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Retraite à l’étranger : règles et conditions à savoir pour bien la préparer et la gérer

De plus en plus de retraités français optent pour une retraite à l’étranger, avec près d’un million de retraités français, soit environ un sur dix, qui font ce choix. Au cours des cinq dernières années, le nombre de Français âgés de plus de 60 ans résidant à l’étranger a doublé, avec une augmentation de 4 % chaque année. Cet article examine les conditions, les considérations fiscales, et les principales étapes à prendre en compte lorsqu’on envisage de passer sa retraite à l’étranger.

Retraite à l’étranger les conditions

Les retraités français ont la liberté de s’installer à l’étranger à la fin de leur carrière professionnelle. Les paiements de leurs pensions sont maintenus, exactement comme s’ils étaient restés en France. Toutefois, il est essentiel d’informer vos caisses de retraite de votre changement d’adresse. Vous avez ensuite deux options :

  1. Demander le versement de vos retraites sur votre compte bancaire en France.
  2. Demander le versement sur un compte ouvert dans votre nouveau pays de résidence.

Avant de choisir une destination à l’étranger, il est recommandé de prendre en considération les règles, les accords sociaux, et les conventions fiscales en vigueur entre le nouveau pays de résidence et la France. Outre le climat, il est essentiel d’évaluer d’autres facteurs tels que le système de santé, le coût de la vie, la proximité avec la France, la qualité des infrastructures, etc.

Retraite à l’étranger : les démarches

Pour continuer à recevoir vos pensions de retraite à l’étranger, vous devez en faire la demande accompagnée d’un certificat de résidence. De plus, vous devrez fournir vos coordonnées bancaires à l’étranger à votre régime de retraite spécifique :

  • La CNAV si vous étiez salarié(e) du secteur privé, salarié(e) cadre, ou agent contractuel de la fonction publique.
  • La MSA si vous étiez salarié(e) ou exploitant(e) agricole.
  • La SSI si vous étiez travailleur non salarié (TNS).
  • Le Service des Retraites de l’État ou la CNRACL si vous étiez fonctionnaire.

Il est important de noter que pour continuer à recevoir vos pensions, les caisses de retraite exigent chaque année un certificat d’existence délivré par l’administration du pays d’accueil. Ce document doit être visé par le consulat de France, et chaque membre du foyer doit en remplir un individuellement.

Retraite à l’étranger : les aides sociales

Le fait de s’installer à l’étranger peut entraîner la suppression de certaines aides et allocations que vous perceviez en France. Par exemple, l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA) et l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité (ASI) ne vous sont plus versées lorsque vous vivez hors de France. Cela s’explique par le fait que vivre à l’étranger suppose d’avoir les moyens financiers et physiques de supporter les coûts liés à la relocalisation. La loi considère que ceux qui ont les moyens de quitter la France et de s’installer ailleurs peuvent être exemptés des aides destinées initialement aux personnes à faibles revenus ou aux personnes invalides.

Retraite à l’étranger et Sécurité Sociale

Selon le pays de résidence, il existe deux situations possibles en ce qui concerne la couverture santé :

  1. Le pays de résidence a signé une convention sociale avec la France, ce qui est le cas de tous les pays membres de l’Union Européenne et des États-Unis. Dans ce cas, les retraités bénéficient de la protection sociale française. Avant le départ, il est recommandé de contacter votre caisse de retraite et d’obtenir le formulaire E 121/S1. Ce document vous permettra de vous inscrire auprès de l’organisme de sécurité sociale local.
  2. Le pays de résidence n’a pas signé d’accord. Dans ce cas, les frais de santé ne sont plus couverts par l’Assurance Maladie. Les retraités doivent adhérer à la Caisse des Français à l’étranger (CFE) pour bénéficier d’une couverture similaire à celle de leurs homologues restés en France.

Retraite à l’étranger : Calcul de la Pension

Les règles de calcul de la pension de retraite varient selon que vous allez vivre dans un pays de l’Union Européenne ou non.

  • Si vous partez vivre en Europe (pays membres de l’UE, Norvège, Suisse, Liechtenstein, et Islande), vos pensions sont versées par la France. La législation locale détermine l’âge légal de départ à la retraite et les paramètres pris en compte pour le calcul de la pension. Si le montant des pensions est inférieur au minimum vieillesse, la Sécurité sociale française accorde une allocation complémentaire pour que le revenu atteigne le niveau minimum. Cela s’applique, par exemple, au Portugal, en Belgique, au Luxembourg, ou en Espagne.
  • Si vous partez vivre hors d’Europe pour votre retraite, deux scénarios se présentent :
  1. Le nouveau pays de résidence a signé une convention sociale avec la France, similaire à ce qui se passe entre les États membres de l’Union européenne. Les pays mettent en place des accords bilatéraux pour régir l’assurance-vieillesse et la protection sociale des salariés. Au total, 36 États ont signé cette convention.
  2. Il n’existe pas de convention sociale entre les deux pays. Dans ce cas, le travailleur expatrié a le choix entre cotiser localement auprès des organismes de retraite locaux ou continuer à cotiser volontairement en France pour bénéficier d’une pension plus élevée à la retraite. Cette situation s’applique à des pays tels que le Canada, le Québec, le Maroc, etc.

Retraite à l’étranger pour les fonctionnaires

Le régime de retraite des anciens fonctionnaires résidant à l’étranger présente quelques spécificités. La plupart des conventions stipulent que, quelle que soit la destination, les anciens agents de la fonction publique restent soumis à l’impôt en France. Pour la fonction publique d’État (fonctionnaires, magistrats, ou militaires de carrière), c’est le consulat français qui est chargé de verser les pensions de retraite à l’étranger.

Retraite à l’étranger : Fiscalité

L’une des principales préoccupations pour les futurs expatriés concerne la fiscalité : faut-il payer ses impôts en France ou dans le nouveau pays de résidence ? La loi est claire à ce sujet : un retraité expatrié doit continuer à payer ses impôts en France si :

  • Il réside en France plus de 183 jours par an.
  • Son foyer et ses intérêts économiques sont en France.

Si ces critères ne s’appliquent pas, l’imposition dépend de la convention fiscale entre la France et le nouveau pays de résidence. En l’absence de convention, une double imposition peut survenir.

Il est important de noter que si votre domicile fiscal n’est plus en France, vous n’avez plus à payer les prélèvements sociaux (CSG, CRDS, et Casa). Toutefois, une cotisation d’assurance maladie sera déduite de vos pensions, qui s’élève à 3,2 % sur la pension de retraite de base et à 5,9 % sur les pensions de retraite complémentaires. Pour certaines catégories socio-professionnelles, ce taux est porté à 7,1 % uniquement sur la pension de retraite de base, notamment pour les retraités artisans et commerçants affiliés à la Sécurité Sociale des Indépendants ou les retraités de professions libérales affiliés à la CNAVPL et à la CNBF. Les régimes spéciaux, comme EDF, RAFP, SNCF, Banque de France, etc., bénéficient également de taux spécifiques.

Top 10 des Pays où Passer sa Retraite

Un classement établi en septembre 2019 par la banque d’investissement Natixis présente les 10 meilleurs pays pour les retraités en termes de bien-être matériel, de santé, d’accès à des services de santé de qualité, de finances à la retraite, et de qualité de vie. Voici le classement :

  1. Islande
  2. Suisse
  3. Norvège
  4. Irlande
  5. Nouvelle-Zélande
  6. Suède
  7. Danemark
  8. Canada, avec une préférence marquée pour le Québec
  9. Australie
  10. Luxembourg

Malheureusement, la France ne se classe pas très haut, principalement en raison de la pression fiscale élevée. La France se classe 22e en raison de cette pression fiscale. Néanmoins, le pays se distingue en matière de système de santé et de qualité de vie. Cependant, il est difficile d’échapper à cette pression fiscale, même après le départ à la retraite.

Foire aux Questions

1. Comment toucher ma retraite si je ne vis à l’étranger que 6 mois par an ?

  • Si vous choisissez de vivre six mois à l’étranger et six mois en France pour votre retraite, vos droits dépendront du pays où se trouve votre résidence principale. Si votre résidence principale est en France, vous conservez vos droits au sein de votre caisse de retraite. Votre carte vitale reste active, et vous avez droit aux mêmes prestations et services que les assurés du régime français.

2. À quelle retraite ont droit les étrangers vivant en France ?

  • Les personnes d’origine étrangère vivant en France avec un titre de séjour en règle cotisent aux mêmes caisses de retraite que les Français, à condition qu’elles travaillent dans une entreprise du secteur public ou privé située en France. Cependant, les étrangers vivant en France depuis plus de 10 ans sans y avoir travaillé ne peuvent pas bénéficier d’une retraite, mais ils peuvent demander à bénéficier de l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA) s’ils ont plus de 65 ans.

3. Je travaille à l’étranger, à qui vont mes cotisations retraite ?

  • Si vous êtes expatrié(e) et que vous travaillez dans votre pays d’accueil, vos cotisations de retraite obligatoires sont gérées par les organismes de retraite locaux. Cependant, vous pouvez choisir de vous affilier volontairement à une caisse de retraite française pour percevoir une pension de retraite en France. Dans ce cas, vous cotiserez à la fois en France et dans votre pays d’accueil.

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