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La dette française dépasse les 3000 milliards d’euros

Oui, vous avez bien lu : la dette française a atteint son plus haut niveau historique à plus de 3 000 milliards d'euros. Ce fardeau est une véritable épée de Damoclès dans un contexte de hausse des taux, d'instabilité économique et de transition écologique.

Pour la première fois, l’endettement public de la France a dépassé le seuil symbolique des 3 000 milliards d’euros. Pourquoi symbolique ? Parce que la dernière fois que la France avait atteint le seuil des 3 000 milliards de dette (en Francs) date de la présidence de Jacques Chirac. La France renoue donc avec une vieille habitude et une situation qui se répète et s’aggrave depuis 30 ans.

Il faut bien dire qu’en soit, une dette ne veut pas dire grand-chose. Tout dépend de ce qui la provoque, du contexte où elle s’accroit et des marges de manœuvre existantes pour l’encadrer. Or dans le cas de la France il semble que tous ces facteurs soient au rouge. Autrement dit, cette dette n’a rien de sain et comment à devenir sérieusement préoccupante.

Qu’est-ce qui a provoqué cette hausse ?

La hausse de la dette provient principalement de l’État et des administrations de Sécurité sociale qui ont beaucoup dépensé pour financer les mesures en réaction du Covid et de l’inflation. Si on y rajoute les dépenses pour les Gilet Jaunes, ce sont plus de 230 milliards de dépenses supplémentaires extraordinaires qui sont venus gonfler les charges de l’État et l’on conduit à emprunter davantage qu’initialement prévu au cours des 2 dernières années.

Mais il ne faut surtout pas oublier aussi que l’État s’est aussi lui-même beaucoup endetté en profitant des taux bas pour emprunter en grande quantité et à un coût dérisoire. La décennie de taux d’intérêts très bas, voire nuls a permit à l’État de très lourdement s’endetter sans que la charge de la dette n’augmente en proportion. En effet, lorsque les taux sont nuls, emprunter 100 millions d’euros ou 1 000 milliards d’euros coûte exactement la même charge d’intérêt, c’est-à-dire 0 €.

Le problème c’est que le paysage financier a radicalement changé entre 2021 et 2022. Pour lutter contre l’inflation, les banques centrales ont décidé de relever leurs taux. Or cette nouvelle politique monétaire pèse très lourd sur la dette française.

D’abord parce qu’une partie de la dette française est indexée sur l’inflation. Ensuite parce qu’en relevant leurs taux directeurs, les banques centrales renchérissent les taux de nouveaux emprunts des États. Enfin, en dépit d’un endettement déjà colossal, l’État doit toujours financer son déficit et donc contracter de nouveaux emprunts avec des taux d’intérêts plus élevés qui se cumulent à ceux qu’il doit déjà rembourser.

  • On estime qu’en 2023 cet ajustement mécanique des taux d’intérêts avec l’inflation risque d’engendrer à minima un surcoût de 17 milliards d’euros sur la charge de la dette à court terme.
  • On estime que l’augmentation du taux d’emprunt à 10 ans va provoquer une augmentation de la charge de la dette de plus de 50 milliards d’euros, soit le double de la charge actuelle.
  • Chaque mois, la France doit ainsi trouver plus de 3 milliards d’euros pour rembourser les intérêts de la dette contractée auprès de ses différents créanciers.

En quoi ça nous concerne ?

Certes, cette dette est contractée par des administrations publiques mais celles-ci sont au service de l’intérêt général, c’est-à-dire au bien-être de chacun de nous. Un endettement trop élevé ou qui coûte trop cher risque donc de compromettre les services financés par la dette. Il faut alors soit réduire le train de dépenses, soit trouver de nouvelles ressources et souvent, augmenter les taxes, impôts et prélèvements.

La dette nous concerne, parce que d’une façon ou une autre nous finiront par la payer. Ce fardeau est une véritable épée de Damoclès qui pèse sur la tête de chaque français. Avec des taux de prélèvements parmi les plus élevés d’Europe, la France caracole en tête des pays qui ponctionnent fiscalement le plus ses citoyens et ses entreprises. Autant dire que toute hausse des impôts peut être l’étincelle qui peut mettre le feu aux poudres d’un ras le bol fiscal partagé par l’ensemble de la population.

Pourtant l’État n’a pas d’autre choix que de serrer la vis des dépenses publiques et essayer d’aller chercher une dizaine de milliards d’économies d’impôts. L’endettement est tel que le pays ne peut plus se permettre de laisser dériver ses finances publiques. Or pour colmater les brèches sans priver certains services et missions de l’État de leur budget habituel, l’État doit se livrer à un véritable exercice de contorsion comptable, fiscal et financier.

  • La dette publique représente une facture de plus de 44 000 € par français si elle devait être remboursée en intégralité sur une seule année
  • La dette publique représente plus de 112% du PIB, c’est-à-dire que la France vit au-dessus de ses moyens

Quand et comment l’État prévoit de baisser la dette ?

L’État prévoit de baisser la dette publique en la ramenant à 108,7% du PIB (contre plus de 112% aujourd’hui) d’ici 2027. Autrement dit, le gouvernement se donne 4 ans pour réduire la dette de 4 points. Or ce rythme est jugé trop lent et insuffisamment ambitieux par la Cour des comptes qui s’inquiète du retard pris par la France à réduire son endettement. Retard qui pourrait provoquer un décrochage de la France vis-à-vis de ces partenaires de la zone euro et provoquer une crise de confiance et d’exemplarité dans l’UE.

Les pistes d’économies avancées par le gouvernement devraient toucher les dépenses de soin et les crédits du ministère du Travail. Deux ministères qui ont pourtant davantage besoin de soutien financier qu’une mise au régime comptable et budgétaire.

Pourquoi la hausse de la dette est préoccupante ?

La hausse de la dette est préoccupante puisqu’elle interroge la capacité du gouvernement à gérer au quotidien et durablement les finances publiques du pays. La dérive actuelle pourrait, si elle se poursuivait, priver la France de la marge de manœuvre financière nécessaires aux grands défis qui l’attendent.

En effet, avec une dette incontrôlée et des dépenses publiques non maîtrisées, la France pourrait plonger pour une durée inconnue dans une période d’instabilité économique et de turbulences financières.

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